Tournoi pee-wee: le parcours inspirant de l’Ukraine prend fin
Les visages étaient longs dans le vestiaire de l’équipe ukrainienne après le revers de 2 à 1 aux mains des Flames du Vermont, qui mettait officiellement un terme à son incroyable épopée au Tournoi pee-wee de Québec, vendredi au Centre Vidéotron.
Dans un coin, un joueur essuyait discrètement une larme. Dans l’autre, un autre laissait libre cours à la déception qui l’habitait.
Mais ce qui demeurera à jamais gravé dans la mémoire de l’entraîneur Evgheniy Pysarenko, une fois que la douleur de la défaite se sera atténuée, ce sont plutôt les sourires qu’il a vus sur le visage de ses 18 protégés au cours des deux dernières semaines.
De jeunes adolescents qui, pour la plupart, ont dû quitter leur pays en guerre pour se réfugier dans un autre européen. D’autres qui vivent encore au quotidien avec la peur des missiles, qui s’inquiètent pour leur père parti combattre ou même, qui pleurent leur papa tué au combat.
Certains n’avaient d’ailleurs plus chaussé leurs patins depuis le début des affrontements armés, il y aura bientôt un an.
Pysarenko avait aussi le regard triste, dans les minutes qui ont suivi ce revers. Son équipe était venue à Québec pour gagner.
Elle s’est démenée jusqu’au bout, ramenant l’écart à un seul but avec 11 secondes à jouer au match, vendredi, au son des «let’s go Ukraine!» qui résonnaient dans les gradins, où quelques centaines de spectateurs s’étaient déplacés malgré la tempête pour les encourager.
Leur force de caractère
Sauf que l’entraîneur le dit depuis le début : cette participation au tournoi allait au-delà du hockey. Et si Pysarenko était triste, il était aussi fier.
«Ils ont représenté leur pays qui traverse une situation tellement difficile. C’est pourquoi ils voulaient gagner si fort, a-t-il pointé. La chance n’était pas de notre chance de notre côté [vendredi], mais ils se sont battus. Ils ont montré leur force de caractère.»
Les pee-wee ukrainiens resteront encore à Québec jusqu’à lundi, après quoi ils repartiront chacun de leur côté. Un moment qu’appréhendent tant l’entraîneur que Sean Bérubé, l’instigateur de ce beau projet, surnommé «uncle Sean» au sein du club.
Touchés par l’accueil
Mais jusque là, les jeunes joueurs profiteront à fond de ce que la ville a à offrir. Au programme, une possible sortie à la cabane à sucre, de la pêche blanche ou encore, une journée au Village Vacances Valcartier.
Diverses activités auxquels ils avaient été invités dans les derniers jours, mais auxquelles ils n’avaient pu prendre part, faute de temps.
Pysarenko et l’un de ses porte-couleurs, Zahar Kovalenko, avaient d’ailleurs un message pour les gens du Québec, qui les ont soutenus depuis leur arrivée : «Merci pour votre accueil chaleureux. Nous sommes même allés voir un match de la LNH [du Canadien, mardi dernier]», s’est réjoui le pilote.
Et, peut-être, à une prochaine fois.
Car l’entraîneur espère trouver le soutien financier afin de rassembler à nouveau ses petits battants dans les prochains mois, voire dans les prochaines années.
«On retourne à la maison, dans différents pays, mais nous aimerions maintenant jouer un tournoi en Autriche, au printemps», a expliqué Pysarenko.
Question, à nouveau, de voir le hockey redonner à ces jeunes ce qu’ils ont de plus précieux: leur envie de sourire.