Un an après l’invasion russe, le sport unit les Ukrainiens
Le monde entier soulignait vendredi le triste premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine. Pendant cette crise, plusieurs habitants du pays de l’Europe de l’Est se sont tournés vers le sport en guise de réconfort.
Les sportifs professionnels et amateurs qui évoluaient en Ukraine ont été éparpillés partout en Europe après le déclenchement de la guerre. Les joueurs étrangers de soccer ou de hockey ont demandé l’extradition rapide pour éviter les bombes et les assauts de l’armée ennemie.
La saison de l’Ukrainian Premier League s’est ainsi conclue le 24 février 2022, après seulement 18 matchs. L’action a repris en août pour la nouvelle campagne, mais sans les clubs de Tchernihiv et de Marioupol, qui ont décidé de faire l’impasse sur celle-ci.
À l’inverse, plusieurs ont choisi de délaisser leur sport pour prendre les armes. Les boxeurs Vasyl Lomachenko et Oleksandr Usyk ont laissé tomber temporairement leurs lucratifs combats pour aller au front. C’est également le chemin emprunté par les pugilistes retraités Wladimir et Vitali Klitschko.
Selon la BBC, qui a pu mettre la main sur les chiffres du gouvernement ukrainien, 230 athlètes, entraîneurs et membres du personnel sportif sont morts dans la dernière année. De plus, 15 autres ont été blessés, 28 sont détenus et quatre manquent à l’appel.
Soutien indéfectible
Que ce soit en Europe, aux États-Unis ou au Canada, les sportifs ukrainiens ont bénéficié de l’appui des amateurs. Les Championnats du monde d’athlétisme à Eugene, en Oregon, ont fait vivre de beaux moments aux Ukrainiens en juillet.
Plus tôt encore, une délégation de 20 athlètes avait pu être envoyée à Pékin pour les Jeux paralympiques, quelques jours à peine après l’attaque. En parabiathlon, deux podiums ont été complètement dominés par l’Ukraine.
Dans la Belle Province, l’exemple le plus probant de ce soutien a eu lieu ce mois-ci, lors du Tournoi international pee-wee de Québec. Pour la première fois de son histoire, à sa 63e présentation, l’événement a fait salle comble au Centre Vidéotron pour le premier match des petits hockeyeurs de Team Ukraine Select.
Leur arrivée au Canada valait à elle-même un film et les garçons ont su mettre les conflits de côté pour connaître un très bon tournoi. La foule québécoise, parée de blanc et brandissant des drapeaux aux couleurs de l’Ukraine, a été derrière l’équipe sans cesse.
«C’est difficile, mais au moins, tous les Ukrainiens sont unis. Tout le monde s’entraide, tout le monde veut défendre le pays de l’agression russe. Chacun veut se battre pour l’autre. […] Qu’ils parlent ukrainien, russe, anglais ou français, cette guerre a uni tous les gens de l’Ukraine et autour du monde», avait mentionné le boxeur Taras Shelestyuk, qui était venu livrer un combat à Montréal en mars lors d’un gala du Groupe Yvon Michel.
Impact russe
Si les Ukrainiens ont eu de la difficulté à reprendre le sport comme ils le faisaient avant, ce fut aussi le cas pour les athlètes russes et biélorusses. Comme aux Jeux olympiques, ceux-ci ont été appelés à compétitionner sous une bannière neutre ou ont carrément été tenus à l’écart de grands événements.
C’est ce qui s’est produit au tournoi de tennis de Wimbledon pendant l’été, où de grands joueurs comme Daniil Medvedev et Andrey Rublev n’ont pu participer, et ce, malgré leur ressentiment envers l’offensive russe. Aucun point au classement de l’ATP n’a finalement été décerné au All England Club.
La Formule 1 a fait une croix sur l’étape russe de sa saison 2022 et a coupé les ponts avec le pilote Nikita Mazepin et son riche père, qui était le commanditaire principal de l’écurie Haas.
Il fut aussi question pendant plusieurs mois de boycotter le talent russe dans la Ligue nationale de hockey. Le circuit a finalement décidé de ne pas aller de l’avant avec ces mesures, qui auraient pu gâcher la carrière d’athlètes innocents.
L’Ukraine n’est pas encore sortie de la tempête, mais elle continuera sans aucun doute à se battre, comme ses athlètes l’ont prouvé dans la dernière année.