Un attaquant des Jets se prend pour un gardien

Les vieux instincts reviennent parfois quand on s’y attend le moins. Autrefois gardien de but, l’attaquant des Jets de Winnipeg Adam Lowry a montré mardi soir qu’il pourrait encore se débrouiller avec les grosses jambières.

En première période du match contre le Kraken de Seattle, les Jets ont dû se défendre pendant un long désavantage numérique de quatre minutes. Après que le bâton du défenseur Brenden Dillon se soit fracassé, Lowry a eu la présence d’esprit de lui remettre le sien.

Avec seulement ses patins pour bloquer des lancers sans se blesser, le numéro 17 a fait preuve de courage en se jetant devant les tirs du Kraken. Lowry a d’abord étendu le pied gauche pour frustrer Justin Schultz, avant de montrer à nouveau sa maîtrise du style papillon devant Jordan Eberle.

«J’aurais pu être gardien. J’ai un peu joué à cette position quand j’étais jeune, a-t-il confié après la rencontre, selon le réseau Sportsnet. […] J’ai conservé mon équipement pendant un moment et je n’ai jamais vraiment abandonné ce rêve. J’étais en amour avec les jambières de gardien et les masques protecteurs. Mais je suis un peu trop normal pour être un gardien à temps plein.»

Comme plusieurs petits frères avant lui, Lowry s’est retrouvé à jouer les portiers pour son frangin sur les patinoires pendant son enfance. Les deux garçons sont finalement devenus des attaquants, puisque Joel Lowry a été repêché en tant qu’ailier gauche par les Kings de Los Angeles, en 2011.

Se sacrifier pour l’équipe

La foule au Canada Life Centre a acclamé son héros après ses arrêts, qui ont donné de l’énergie aux Jets. L’indiscipline les a forcés à se défendre à quatre contre cinq pendant près de six minutes au premier vingt, mais les Jets l’ont finalement emporté 3 à 2.

Les exploits de Lowry pouvaient paraître anodins, mais tout le monde s’en souvenait après le match.

«C’est le genre de coéquipier qu’il est, et c’est pour ça que notre désavantage numérique a été si bon cette année. Des gars comme lui sont totalement engagés à garder la rondelle hors du filet», a dit l’entraîneur-chef Rick Bowness de son assistant au capitaine.

«Il m’a dit une fois qu’il avait déjà été gardien, et que s’il avait continué quand il était enfant, il aurait pu avoir une belle carrière de gardien. Moi, je dis que c’est n’importe quoi», a raconté à la blague Pierre-Luc Dubois.

Le Québécois n’avait évidemment que de bons mots pour Lowry et ses prouesses. «Il fait tout ce qu’il peut pour cette équipe, tout ce qu’il peut pour que nous puissions gagner.»

À 29 ans et sa neuvième saison avec les Jets, Adam Lowry se dirige vers un sommet offensif, lui qui compte 25 points à sa fiche en 54 matchs. Son taux d’efficacité, statistique réservée aux gardiens, n’était pas encore disponible.