Un autre Perreault avec le CH? – TVA Sports
Originaire de Sherbrooke, il a grandi en banlieue de Chicago. Sur la scène internationale, il représente les États-Unis. Il est le plus jeune de quatre enfants de Yanic Perreault.
À l’image du paternel, le hockey coule dans les veines de Gabriel Perreault. Avec le programme américain des moins de 18 ans, on l’a rebaptisé Gabe. Un peu comme Daniel Brière et Vincent Lecevalier qui ont vu leur prénom se transformer en Danny et Vinny.
Gabriel n’a rien perdu de ses origines québécoises.
«J’ai déménagé à Chicago quand j’étais encore à l’école primaire, a dit l’ailier, dans la langue de Denis Savard. Depuis ma troisième année, j’étudie en anglais et mon monde reste anglophone. Mais à la maison, ça se passe toujours en français.»
Le nom de Gabriel Perreault circulera de plus en plus d’ici le 28 juin, date du repêchage de la LNH à Nashville. L’ailier de 5 pi, 11 po et 171 lb fait partie des très beaux espoirs pour cet encan.
Selon la centrale de recrutement de la LNH, il vient au 10e rang parmi les espoirs en Amérique du Nord. Mais sa cote est à la hausse.
«J’aimerais sortir dans le top 10 ou près de cela, a raconté Gabriel en entrevue au Journal de Montréal. Ça ne veut toutefois pas dire trop de choses. Après le repêchage, tu dois tracer ton propre chemin. C’est plus important de travailler comme un fou après le repêchage que ton rang de sélection.»
Il n’y a jamais de certitude, mais il devrait connaître son sort avant son grand frère, Jacob, le 27e choix au total à l’encan de 2020 par les Ducks d’Anaheim.
«Il battra aussi mon rang de sélection, a répliqué Yanic en éclatant de rire. Je me suis fait repêcher au troisième tour en 1991 par les Maple Leafs.»
«À un repêchage, tu ne sais jamais à quoi t’attendre, a poursuivi le paternel. Avec Jacob, il y a des équipes qui nous disaient qu’ils voulaient le repêcher s’il était encore disponible à leur rang. Et ils ont choisi un autre joueur.»
«Je ne me mouille pas trop avec le repêchage. Je peux simplement dire que Gabriel a placé les chances de son côté avec une bonne saison. Je n’ose pas lui prédire un rang.»
Un record
Une bonne saison. C’est un euphémisme. Gabriel a écrit son nom dans le livre des records du programme américain des moins de 18 ans avec une récolte de 132 points (53 buts, 79 passes) en 63 matchs. Will Smith, son partenaire de trio, a aussi fracassé l’ancienne marque avec 127 points (51 buts, 76 passes) en 60 rencontres.
Avant cette année, Auston Matthews détenait le record à 117 points en 2014-2015. Jack Hughes, Clayton Keller, Patrick Kane et Cole Caufield ont aussi atteint le chiffre symbolique des 100 points au cours des dernières années.

«Je n’aurais pas prédit ça avant le début de la saison, a reconnu Gabriel. Je jouais avec de très bons joueurs en Will Smith et Ryan Leonard. Nous avions une complicité incroyable. Will et moi avons battu le record. C’est vraiment spécial. Je regarde Matthews, Hughes et Keller dans la LNH. Je trouve ça cool de voir mon nom avec eux.»
La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre. À ses années dans la LHJMQ (1988-1989 à 1990-1991), Yanic avait connu des saisons de 108, 114 et 185 points avec les Draveurs de Trois-Rivières. Les recruteurs le trouvaient toutefois un peu frêle et pas assez rapide.
On entend un peu le même refrain avec Gabriel.

«Je le décris comme un excellent fabricant de jeux et un jeune avec des mains agiles, a noté un recruteur de l’Association de l’Ouest. Son sens du jeu et sa créativité sont très élevés. Il n’est toutefois pas le plus rapide pour son gabarit.»
Yanic, qui occupe un poste d’entraîneur du développement avec les Blackhawks de Chicago, s’attend à voir son plus jeune s’épanouir encore plus que lui-même au niveau de la LNH.
«Le hockey a changé depuis mes années à moi. Quand j’ai fait mes débuts chez les professionnels, c’était encore l’époque de l’accrochage. La créativité avait moins sa place. Aujourd’hui, on mise plus sur le talent, les habiletés, la rapidité et la rondelle bouge rapidement. Pour un jeune comme Gabriel avec de bonnes habiletés offensives, c’est une bonne période pour débarquer dans la LNH.»
«Il y aura une grande marche avant la LNH, a renchéri Gabriel. Je devrai consacrer du temps en gymnase. J’aurai besoin de me renforcir et d’ajouter un peu de poids. J’ai besoin aussi de continuer à tirer des rondelles dans mon sous-sol!»
Une famille de hockey
Des rondelles dans le sous-sol, il y en a eu des tonnes chez les Perreault. Yanic et sa conjointe July ont quatre enfants. Jeremy, le plus vieux, est maintenant entraîneur adjoint avec le Mission de Chicago (U18), Liliane vient de compléter une cinquième saison au hockey féminin à l’Université Mercyhurst et Jacob joue dans la Ligue américaine à San Diego. Gabriel est le petit dernier.

Gabriel ne suivra pas le même chemin que son grand frère Jacob, un ancien du Sting de Sarnia dans la Ligue junior de l’Ontario. Il a opté pour l’aventure de la NCAA. Il endossera l’uniforme des Eagles de Boston College l’an prochain. Will Smith et Ryan Leonard ont aussi choisi cette université. Le dynamique trio retrouvera Cutter Gauthier, le cinquième choix au total au repêchage de 2022 des Flyers de Philadelphie.
«En théorie, nous nous retrouverons encore les trois à la même place l’an prochain, a dit Gabriel. Nous poursuivrons notre route. Nous sommes aussi de très bons amis, ça nous aidait sur la glace.»
Chicago ou Montréal
Les Blackhawks ont gagné la loterie pour Connor Bedard. Le Canadien a conservé le cinquième choix au total. Les Hawks ont aussi le choix de premier tour du Lightning, alors que le CH a le choix de premier tour des Panthers.
«Chicago et Montréal seraient les deux équipes pour un scénario rêvé, a répliqué Gabriel. Mais peu importe l’équipe, je serai tellement heureux. Je veux juste entendre mon nom.»
«Je ne me fais pas d’attentes, a ajouté Yanic. Je veux le voir atterrir dans une équipe qui voudra de lui. Que ce soit Chicago, Montréal ou ailleurs, Gabriel devra tracer son chemin. Je l’aiderai et je l’encouragerai.»
Perreault a remporté la médaille d’or avec l’équipe américaine au Championnat du monde des moins de 18 ans à Bâle, en Suisse. En finale, les États-Unis ont battu la Suède 3 à 2 en prolongation le 30 avril dernier. Smith (20 points), Perreault (18 points) et Leonard (17 points) ont terminé au sommet des pointeurs à ce tournoi.

«Cette médaille d’or couronnait le travail de deux ans avec le programme américain, a indiqué Gabriel. J’ai encore eu beaucoup de plaisir avec mes partenaires de trio.»
«Les trois se complètent bien, ils sont des attaquants différents, a renchéri Yanic. Ça cliquait vraiment. Gabriel et Will fabriquaient plusieurs jeux et Ryan apportait une dimension différente avec ses talents de marqueur et sa robustesse. Les trois n’attendront pas trop longtemps avant de monter sur l’estrade au repêchage!»
Alors que Perreault devrait être un choix parmi les 20 premiers, Smith est décrit comme un candidat pour le top 5 et Leonard comme un probable choix du top 10.