Un autre SummerSlam sans Kevin Owens – TVA Sports

Ce samedi, la WWE présentera l’un de ses plus gros événements de l’année, le «party de l’été», SummerSlam.

Depuis ses débuts en 1988 avec en grande finale les Mega Powers (Hulk Hogan et Randy Savage) opposés aux Mega Bucks (André the Giant et Ted DiBiase, SummerSlam a été l’hôte de grandes rencontres, qu’on pense notamment à Shawn Michaels et Razor Ramon dans un match d’échelles, John Cena face à AJ Styles, ainsi que Bret Hart contre Davey Boy Smith devant un stade Wembley à Londres rempli au maximum de sa capacité.

Si WrestleMania semble être le spectacle d’envergure de prédilection pour le Québécois Kevin Owens, SummerSlam ne l’est pas autant. En effet, le dernier SummerSlam auquel Owens a participé remonte à 2019.

Et cette année ne fera pas exception à cette récente règle.

Tout le monde veut être à SummerSlam

Il y a quelques semaines, celui qui est champion par équipe avec Sami Zayn a aggravé une blessure dont il n’était même pas au courant.

«Ça fait des mois que j’ai un sentiment d’inconfort, je ne croyais pas que c’était important, mais finalement c’était une côte qui était fêlée, explique l’athlète de 39 ans. Et il y a quelques semaines, lorsque Rhea Ripley m’a lancé dans les escaliers, je pense que la fracture s’est complétée et les médecins de la WWE m’ont déclaré inepte à performer dans le ring.»

Toutefois, la blessure d’Owens n’aurait rien changé au résultat final: au grand désarroi des amateurs de lutte du Québec, Zayn et Owens n’auraient pas fait partie de la carte de SummerSlam et ce dernier explique pourquoi.

«Les gens doivent comprendre que SummerSlam, c’est comme WrestleMania 2. C’est un spectacle d’envergure et tout le monde veut en faire partie. Mais il y a un nombre maximal de matchs qu’on peut avoir sur la carte.»

Owens amène un bon point.

Même si le Royal Rumble est extrêmement populaire de par son concept, SummerSlam est vu par plusieurs comme étant le deuxième événement en importance à la WWE. On en parle comme le WrestleMania de l’été. Chose certaine, il est un des spectacles de la WWE les plus prisées par les amateurs, mais aussi par les organisateurs, les lutteurs et les lutteuses.

Brock Lesnar est un parfait exemple. Mis à part durant la pandémie, l’ancien champion du monde n’a pas manqué un WrestleMania et un SummerSlam depuis son retour à la WWE en 2012, et ce, malgré qu’il ne lutte qu’une dizaine de fois par année.

Un autre exemple est Logan Paul. Bien qu’il soit présent à certains enregistrements pour la télévision, Paul n’a lutté qu’à six reprises pour la WWE, mais ses six combats étaient lors d’un PLE, dont deux WrestleMania et un SummerSlam.

Les places se font rares et la WWE profite de ces événements majeurs pour mettre l’emphase sur ses vedettes plus grandes que nature.

Un règne décevant

C’est justement à WrestleMania en avril dernier qu’Owens et le Montréalais Sami Zayn ont remporté les titres par équipe incontestés de la WWE.

Depuis, ils n’ont défendu leurs titres qu’à cinq reprises: dans un match revanche face aux frères Uso, contre Roman Reigns et Solo Sikoa, face à Imperium, Pretty Deadly et Judgment Day.

Une moyenne d’une défense par mois est faible pour ceux qui avaient célébré leur conquête du championnat avec un combat lors du Raw d’après WrestleMania.

On peut d’ailleurs sentir la déception dans les propos d’Owens.

«Quand on a gagné les titres, une des choses qui étaient importantes pour moi était de continuer sur la lancée des Uso, qui en avaient tellement fait pour la division par équipe. C’est beaucoup grâce à eux si on a été capable de faire la finale de WrestleMania. L’histoire était bonne et Sami et moi étions mes bons adversaires pour travailler avec eux, mais ils ont travaillé très fort pour établir le championnat par équipe et avant eux, New Day se donnait à 100% pour que ces titres soient importants. Alors moi, je voulais continuer sur cette lancée, mais je ne suis pas sûr qu’on a réussi à accomplir ça.»

Owens continue:

«Ça fait deux PLE qu’on manque. Et ce n’est pas à cause de notre manque d’effort. On fait la finale de Raw pratiquement toutes les semaines, on se donne à 100% toutes les semaines et les gens peuvent voir qu’on donne tout ce qu’on a pour les championnats par équipe. C’est sûr que de gagner les titres et être champion avec Sami c’est spécial, mais au niveau des défenses de titres et de donner de l’importance aux titres, on n’est pas au niveau que j’aimerais être.»

Un nouveau personnage qui n’était pas prévu

C’est justement après WrestleMania qu’on a commencé à voir un Kevin Owens plus irrité dans les scénarios. Il perd patience plus rapidement, il fait des crises – la plupart du temps avec raison – et la seule chose qui semble le calmer, c’est lorsqu’il a l’occasion de mettre son poing au visage d’un de ses adversaires!

Ce personnage, qui aurait certes besoin de quelques conseils du Dr Shelby, qui avait si bien guidé Daniel Bryan et Kane il y a une décennie, n’était pas quelque chose de planifié comme tel.

«Je l’ai fait une fois pour avoir du fun avec Imperium dans le ring parce que je trouvais que dans les circonstances, c’était à propos. Mais les amateurs ont trouvé ça drôle et ça leur a parlé, alors maintenant, c’est devenu quelque chose de régulier. Mon but est de toujours trouver une façon de donner un bon show et si les gens ont aimé ça, c’est tant mieux!»

D’ailleurs, un nouveau t-shirt du Québécois est disponible, sur lequel il est inscrit en anglais sur le devant « Je n’ai pas un problème de colère » et en arrière on peut y lire « J’ai un problème avec les idiots! »

Ça résume bien le personnage!

Un futur incertain

Dans une récente entrevue avec le Toronto Sun, Owens mentionnait qu’il ne savait pas ce qu’il allait faire lorsque son contrat allait venir à échéance. S’il disait auparavant qu’il ne se verrait pas faire autre chose que lutter dans cinq ou dix ans, il ne savait plus si cet énoncé était encore vrai.

Owens précise davantage sa pensée.

«C’est le même principe que dans les mois qui ont précédé mon dernier contrat. Je ne savais pas où je figurais dans les plans de la WWE. Je savais qu’ils allaient essayer de me resigner, mais je ne savais pas comment agressifs ils allaient être à ce niveau. C’est la même chose aujourd’hui. Je ne veux pas prendre pour acquis qu’ils vont vouloir me signer à long terme et que financièrement on va être sur la même longueur d’onde. J’ai fait la finale de WrestleMania deux fois, une fois avec Steve Austin et l’autre fois avec mon frère dans le monde de la lutte. Et je me demande parfois ce qu’il me reste à accomplir.»

Peu importe quand Owens décidera d’accrocher ses bottillons de lutte, il ne compte pas quitter ce monde qui a été toute sa vie.

«J’ai eu la chance de faire les commentaires pendant les combats à quelques reprises et j’adore ça. Michael Cole a toujours été très encourageant à mon égard en lien avec ça et il m’a toujours dit que lorsque ce sera le temps, lorsque je serai rendu là, il est plus que partant à essayer de me trouver un rôle là-dedans.»

Donner plutôt que recevoir

Si commenter peut être une option, travailler en arrière-scène en est une autre, un aspect du métier avec lequel Owens n’est pas étranger.

«Je suis dans une situation où certaines fois des lutteurs vont me demander de l’aide pour leur match et j’adore ça donner des idées ou essayer d’aider les gens, et après, regarder leur combat et voir quelque chose que je leur ai suggéré ou une chose avec laquelle je les ai aidés et voir que ça fonctionne, que la foule a réagi. J’adore ce sentiment-là!»

Un sentiment qui lui donne énormément de satisfaction.

«J’en ai parlé à Triple H récemment. Je pense qu’en ce moment, j’apprécie plus le sentiment d’accomplissement que je ressens quand j’aide quelqu’un et que cette personne revient heureuse en arrière après son combat parce qu’elle a eu un bon combat, que lorsque mon propre combat va bien. Ça ne veut pas que je n’aime pas ce que je fais et que je n’aie pas de plaisir dans l’arène. Mais on dirait que mes priorités sont en train de changer un peu.»

Commentateur, agent, quoi d’autre?

«Un rôle à la télévision, gérant d’un lutteur ou officiel comme Adam Pearce pourrait peut-être aussi m’intéresser, si c’est quelque chose qui peut aider le show», mentionne-t-il.

Ouvert à tout

Dans tous les cas, Owens veut se faire rassurant pour les amateurs. Même s’il lui arrive de penser à son avenir, ce qui est tout à fait normal, il n’est pas en train de nous annoncer sa retraite.

«Je suis ouvert à tout et je ne suis pas fermé à continuer de lutter non plus. Je suis ouvert à n’importe quelle opportunité. Il reste tout de même un an et demi à mon contrat et il peut se passer bien des choses d’ici ce temps-là.»