MONT-TREMBLANT | C’est bien connu, Martin St-Louis est un entraîneur de son temps. Façons d’enseigner, concepts, discours. Il n’a rien, ou très peu, de la génération qui l’a précédé. 

Il ne fallait donc pas se surprendre de voir des exercices de trois contre deux avec des entrées de zone impliquant un défenseur. Le genre d’exercice habituellement réservé aux attaquants. 

À l’inverse, certains attaquants devaient occuper le rôle de défenseur le temps que la contre-attaque soit contenue. Une question d’évolution, a fait valoir l’entraîneur-chef au terme de ce deuxième entraînement en autant de jours à l’Aréna Gilles Cadieux.

«La game s’en va vers là. À part lors des mises en jeu, le hockey est moins un jeu de position qu’il y a 20 ans. Alors, il faut savoir se remplacer, a-t-il expliqué. On veut que les défenseurs soient à l’aise en attaque. Et si on veut qu’ils soient agressifs, il faut que nos attaquants soient capables d’affronter des trois contre deux ou des deux contre un.»

«On veut toujours essayer d’aller chercher des surnombres. Mais si tes défenseurs ont seulement le droit d’être à une place, ce sera difficile d’y arriver», a-t-il poursuivi.

Comme à Tampa

On devrait donc voir Mike Matheson, Kaiden Guhle et Jordan Harris se porter en attaque souvent cet hiver. Même David Savard, Johnathan Kovacevic et Arber Xhekaj risquent parfois de s’aventurer en zone ennemie. Pas toujours profondément, mais assez pour soutenir une entrée de zone. Une belle façon de rendre l’attaque montréalaise un peu plus imprévisible.

Une tâche avec laquelle Savard, surtout reconnu depuis son arrivée avec le Canadien pour son boulot en territoire défensif, est très à l’aise. D’ailleurs, à quelques occasions au cours des deux dernières saisons, il a fait écarquiller les yeux en transportant la rondelle en territoire adverse. 

«C’est un système similaire à celui que nous avions à Tampa. Il va être bon et bénéfique pour nous, a déclaré le défenseur. Une fois que tu le comprends, les occasions de marquer arrivent plus souvent. Plus tu t’habitues, plus tu seras à l’aise de te placer à des endroits où tu n’as pas l’habitude d’aller.»

Profiter des risques

Cela dit, n’allez pas croire que St-Louis a oublié l’importance du jeu défensif. C’est pour cette raison qu’il incitait ses attaquants à prendre conscience du rôle que jouent leurs coéquipiers en temps normal. D’ailleurs, il souhaite que la prochaine étape dans le développement de Nick Suzuki et de Kirby Dach se fasse à ce niveau.

«Ils doivent travailler sur l’équilibre entre appliquer de la pression et demeurer patient. C’est quelque chose que tu apprends en vieillissant. Je suis certain qu’ils vont s’améliorer de ce côté cette année», a indiqué l’entraîneur du Canadien.

Malgré les apparences, il n’est pas question de les enfermer dans un carcan.

«Offensivement, ce sont des joueurs élites. Ils sont souvent confrontés au meilleur trio adverse. Personnellement, j’aimais ça à l’époque parce que je savais que ces joueurs prendraient des risques. Je savais que si je jouais dur défensivement, j’obtiendrais des occasions», a raconté St-Louis. 

En conclusion, il faut savoir faire preuve d’intelligence et saisir les occasions qu’offre l’adversaire.

Voyez ici les points de presse du jour à Mont-Tremblant: