Une ère rafraîchissante et enivrante – TVA Sports

Jake Allen n’a pas été aussi mauvais que les cinq buts sur 42 tirs qu’il a concédés. Ilya Samsonov n’a pas été bon, mais il n’est pas pourri autant que les cinq buts sur 24 lancers qu’il a accordés. 

Ce n’était pas un classique pour les puristes mercredi soir, mais c’était un pur délice pour les amateurs de hockey!

Et ce constat, qu’on a fait à plusieurs reprises la saison passée en ce qui concerne le Canadien, je suis sous impression qu’on va le refaire très souvent cette saison. C’est la beauté avec un bon petit club en reconstruction/ développement. 

Il ne fait pas peur à personne, ses adversaires ne l’attendent pas en encerclant la date sur le calendrier, ils se préparent sans aucun stress pour se mesurer à Montréal, surtout avant Noël. 

Et la structure prend le bord! Une équipe qui se sait plus talentueuse que son adversaire va toujours être plus molle dans sa préparation. Elle va toujours inconsciemment se dire qu’elle va pouvoir gagner le match en travaillant pas trop fort et en laissant s’exprimer son talent brut. C’est très souvent le piège dans lequel tombent les superstars des Leafs de Toronto… et ç’a encore une fois été le cas hier soir. 

La beauté c’est que le Canadien peut tirer profit de ça, surprendre et gagner des matchs sur papier perdus d’avance. Mais ce qui est encore plus beau, c’est le manque de structure du Canadien… et je ne parle pas d’un manque de structure pour accuser Martin Saint-Louis et ses adjoints de quoi que ce soit… au contraire.

Une époque révolue 

Combien de «coachs» de la vieille école mettraient en place une structure rigide et ultra conservatrice avec ce jeune groupe de joueurs, surtout ce jeune groupe de défenseurs? Combien de dinosaures essaieraient de gagner les matchs 0 à moins 1 en limitant au minimum les occasions de marquer de leurs adversaires sur papier bien meilleurs?

Cette époque est révolue à Montréal. Bienvenue dans l’ère Martin Saint-Louis. Une ère rafraîchissante et enivrante qui laisse le talent s’exprimer. 

Un «coach» qui encourage la liberté responsable sur la glace, qui prône de créer des surnombres tout le temps, peu importe la situation de jeu et l’endroit sur la glace. 

Un gars qui lâche lousse ses joueurs en misant sur leur intelligence au jeu et leurs habiletés, qui leur fait confiance pour adopter un comportement responsable. 

Un entraîneur moderne et limite révolutionnaire dans son approche de la «game» qu’il veut voir emmener dans la «game» par ses détenteurs de chaises.

Un récent joueur devenu «coach» mais qui s’efforce de garder son regard de joueur sur le match, ce qui le rend ultra proche de ses hommes, ce qui lui permet une communication totalement ouverte et transparente. Ça fabrique des guerriers fiers qui veulent prendre un «slap shot» dans les dents pour recevoir un «hug» de Martin!

D’une fraîcheur inégalée

Les puristes vont se manifester encore cette saison. Ça et là après des défaites ils vont se demander : «mais quel est le système de cette équipe? est-ce que Martin Saint-Louis entrevoit établir des schémas défensifs bientôt?» et autres questions emmerdantes qui n’élèveront certainement pas le débat.

Est-ce que le Canadien est attendu en séries de fin de saison cette année? Absolument pas!

Rendu là, si on constate que les «kids» progressent et se développent et que chemin faisant ils sont heureux et ont du «fun», est-ce qu’on n’est pas devant un scénario parfait pour assurer la transition?

Un club jeune, excitant, qui ne connaît pas la peur parce que «WiFi» peut passer le gros Ryan Reaves dans l’essoreuse à salade avec la même facilité que je le fais avec une p’tite laitue fraîche du jardin. 

Il n’y a rien de parfait en ce bas monde, c’est vrai, mais ce que Martin Saint-Louis prône est d’une fraîcheur inégalée dans cette marmite de Montréal qui bouille beaucoup trop souvent pour pas grand-chose.