Une sélection qui remplit de fierté
La Coupe du monde de patinage de vitesse courte piste de Montréal marque une étape importante pour Claudia Gagnon qui effectue son grand retour avec l’élite internationale.
Écartée des sélections olympiques en août 2021 en prévision des Jeux de Pékin, la patineuse de La Baie a mérité sa place en Coupe du monde lors des sélections de Québec du 13 au 16 octobre et elle est de retour en Coupe du monde après une absence de trois ans. L’action débute vendredi à l’Aréna Maurice-Richard pour Claudia Gagnon.
«Cette sélection en Coupe du monde me rend plus fière qu’en 2019 alors que j’avais réussi à me qualifier pour la première fois, a raconté Gagnon dont les épreuves de prédilection sont le 1000 m et le 1500 m. Je suis plus prête que dans le passé. Peut-être que je n’étais pas assez prête pour Pékin et que c’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Ça va être plus pertinent de participer aux Jeux de 2026 en Italie.»
Déçue de ne pas se qualifier pour les Jeux, Gagnon ne s’est pas tourné les pouces à Montréal. « Mon choix était d’aller aux Jeux dès 2022 et le premier mois après les sélections a été difficile, a-t-elle reconnu. J’avais un pincement au cœur parce que j’aurais voulu être là. J’aurais pu abandonner le patin et pleurer, mais je me suis retroussé les manches. Parce que les filles étaient en Coupe du monde, je me suis entraînée avec les gars de l’équipe Next Gen et les juniors. »
«Je suis plus forte physiquement qu’à mes débuts en Coupe du monde en 2019 et, surtout, je suis plus forte mentalement, de poursuivre la patineuse de 23 ans qui a pris part au championnat mondial 2021 au relais dans la bulle de Heerenveen aux Pays-Bas où le Canada avait obtenu une décevante 8e place après avoir été disqualifié en finale B. J’ai plus d’énergie pour terminer mes courses même si je patine à l’avant. Je rebondis plus vite et mieux quand j’ai un échec.»
Travail à deux
Au lieu de se rouler en boule et de pleurer toutes les larmes de son corps, Gagnon a pris les bouchées doubles et a pu compter sur sa coéquipière Rikki Doak qui vivait la même situation qu’elle. La Néo-Brunswickoise n’avait pas été en mesure de se qualifier pour la Coupe du monde et les Jeux.
«On ressentait les mêmes sentiments et on avait les mêmes objectifs, a-t-elle résumé. On se comprenait très bien. On était convaincu que nous avions le même niveau que les filles sélectionnées, mais on devait le prouver. »
Gagnon et Doak ont atteint leur objectif à Québec en terminant au 4e et 5e rang respectivement. Les six premières patineuses étaient retenues pour les quatre premières étapes de Coupe du monde de la saison.
Quels sont ses objectifs pour son grand retour? «Après une pause de près de trois ans, je ne sais pas où je me situe vis-à-vis des patineuses internationales, a indiqué la médaillée d’or au relais du championnat mondial junior de 2018. Je veux construire d’une compétition à l’autre. Je n’ai pas d’objectif précis en termes de position ou de podium, mais je veux compétitionner le mieux possible en demeurant calme et en contrôle.»
«J’ai très, très hâte et je ressens de la nervosité, d’ajouter Gagnon, mais il s’agit d’un bon stress.»
Sébastien Cros a aimé ce qu’il a vu de Gagnon lors des sélections dans la Vieille Capitale. « Elle a gagné en maturité et elle est plus solide, a indiqué l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne. Elle a été constante à Québec et ça amène de la confiance. Sa motivation a augmenté parce qu’elle n’a pas été sélectionnée l’an dernier.»
Une confiance qui fluctue au gré des courses
Malgré ses succès aux Jeux olympiques de Pékin, Steven Dubois est parfois habité par certains doutes.
Incertain quant à ses chances de rafler le titre aux sélections à Québec du 14 au 16 octobre, Dubois a très bien fait avec quatre victoires en six courses pour signer un troisième titre national consécutif.
La confiance du triple médaillé olympique de Pékin varie.
«Sa confiance fluctue, a confirmé l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne, Sébastien Cros. On l’a vu l’an dernier aux Jeux alors qu’il a connu des courses très différentes en demi-finale et en finale. Il est très à l’écoute de ce qu’il ressent et ça n’allait pas la veille des courses. Il ne se sentait pas bien au début des Jeux.
«Tout est une histoire de confiance, de poursuivre Cros. Il ne doit pas seulement se fier à ses sensations, mais se baser sur des faits. À certaines occasions, il ne se sentait pas bien, mais il a très bien fait. On veut lui donner des outils de préparation mentale pour l’aider.»
Plus de constance
Dubois a modifié ses stratégies de course.
«Il est maintenant plus proactif sur 1000 m et 1500 m au lieu de se fier uniquement à son explosion en fin de course, a expliqué Cros, mais il doit le faire de façon encore plus constante. À l’entraînement, ça veut aussi dire faire plus de tours à l’avant du peloton. Sur 500 m, les patineurs ne pensent pas et partent en trombe.
«Entre les Jeux et les mondiaux, il était hyperserein et avait plus confiance en lui-même si les résultats n’ont pas été au rendez-vous au mondial, d’ajouter Cros. Il était vite ce matin [jeudi] à l’entraînement et c’est bon signe avant le début de la Coupe du monde.»
En vertu de ses performances aux sélections, Mathieu Pelletier est qualifié pour les quatre étapes de la Coupe du monde qui auront lieu avant la période des Fêtes, mais les entraîneurs discuteront avec le patineur de 16 ans après les deux premières pour évaluer la situation.
«On va faire le point, a indiqué Cros. Parce qu’il est déjà qualifié pour le mondial junior en janvier, on veut s’assurer qu’il soit en pleine forme et que le volume ne soit pas trop important.»
Pelletier est le deuxième patineur canadien le plus jeune qualifié en Coupe du monde après Steve Robillard en 1999 alors qu’il n’était âgé que de 15 ans.