Venus Williams est inspir̩e par Leylah Fernandez РTVA Sports

Leylah Fernandez aura une fan de plus à Montréal cette semaine et pas la moindre: Venus Williams. 

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La jeune joueuse québécoise mentionnait, dimanche matin, avoir reçu des conseils de la vénérable raquette de 43 ans. Celle-ci ne se souvenait pas de ce qu’elle a dit à sa jeune collègue. Ça ne l’a toutefois pas empêchée de lancer des fleurs à Fernandez.

«On ne se parle pas beaucoup parce qu’elle est toujours sur le circuit pendant que je regarde à la télé à la maison», a blagué Williams, qui aime le côté fédérateur de la petite dynamo qu’est Fernandez.

«C’est toute une compétitrice. Quand on la regarder jouer, on sent qu’on fait partie du spectacle, on veut faire partie de cette énergie.»

Être à Montréal

Au fil de sa longue carrière, Venus Williams n’a joué que cinq fois à Montréal et elle tenait à être là cette année.

«J’ai l’impression que ça fait trop longtemps que je ne suis pas venue ici. Je me suis battue pour être capable de jouer ici.»

Elle fait référence à une blessure au genou subie lors de son dernier match à Wimbledon et qui l’a ennuyée pendant quelques semaines.

«Franchement, je suis fatiguée d’être blessée, je suis blessée souvent, a-t-elle dit en riant et sans amertume. Je n’ai pas joué souvent ici et je ne voulais pas rater le tournoi, j’ai vraiment tout donné pour être là.»

Elle a même dit avoir prié cinq fois par jour pour être en mesure d’être en ville cette semaine.

Continuer

Avec 49 titres en poche, dont sept Grands Chelems, Williams pourrait tirer un trait sur sa carrière.

Après tout, à 43 ans, elle choisit désormais les tournois auxquels elle participe. Montréal ne sera que son cinquième arrêt de la saison. Qui plus est, elle se retrouve maintenant au 524e rang mondial, justement parce qu’elle joue moins.

Mais elle s’accroche par passion et parce qu’elle veut quitter son sport quand et comment elle l’aura choisi.

«J’aime ce que je fais. Les dernières années, je n’ai pas été en santé. Je veux pouvoir jouer selon mes conditions.»

À fond

Venus Williams l’admet, elle trouve l’entraînement astreignant et c’est ce qu’elle n’aime plus vraiment.

«Je pourrais faire un tas d’autres choses plutôt que de m’entraîner pendant des heures.

«Continuer de le faire heure après heure, c’est le plus difficile. Je ne sais pas comment les autres s’entraînent, mais dans mon cas, je le fais jusqu’à la défaillance. Pour être grandiose, il faut s’investir à 100%.»

Alors, pourquoi le fait-elle? La réponse est criante de candeur.

«Gagner est ce qu’il y a de plus gratifiant. C’est amusant et c’est l’apothéose de tous les efforts qui viennent avant. Gagner amène aussi beaucoup de joie.»

Un boulot

Venus était calme et apaisante lors de sa conférence presse. Son chien, qui était dans un sac à ses pieds, a jappé. Elle l’a calmé d’une simple caresse.

À 43 ans, elle n’a plus envie de se prendre la tête et aborde son sport comme un métier. Ça l’aide à gérer l’aspect mental.

«C’est un jeu et un boulot, je ne prends rien personnellement. Si tu peux retirer les émotions de l’équation, c’est plus facile. Les gens qui ont une mauvaise journée au travail ne quittent pas leur emploi pour autant.»

Autant Leylah Fernandez que Bianca Andreescu, qui ont du mal avec la patience pour l’une et la frustration de la défaite pour l’autre, n’ont qu’à s’inspirer de la plus grande et elles le font déjà.

«C’est toujours une inspiration. Elle continue de jouer au tennis parce qu’elle aime le sport, note Fernandez. Je suis contente qu’elle ait encore de la force pour jouer contre nous. C’est une légende.»

«On regarde Venus et c’est très inspirant. Je prends les choses au jour le jour, mais c’est bien de savoir que c’est possible de jouer à 43 ans», ajoute Andreescu.