Vince McMahon est de retour, envers et contre tous!

J’ai passé une partie de la journée de lundi à parler à différents médias de la vente de la WWE à Endeavor, la compagnie qui est propriétaire du UFC.

Une des questions était ce que ça viendrait changer pour les amateurs de lutte. Et la réponse est simple: pas grand-chose. Les dirigeants de la nouvelle entreprise ne viendront pas s’immiscer dans les décisions créatives de la WWE. Paul Levesque demeure la personne responsable de l’équipe créative, alors rien ne va changer.

Et j’y croyais.

Dans une entrevue accordée à CNBC, Vince McMahon avait déclaré qu’il serait impliqué dans l’équipe créative, mais à un plus haut niveau et non pas de façon aussi intense qu’il l’était avant.

Ce qui ressemblerait à son implication à WrestleMania. Levesque a discuté avec McMahon de certaines choses, ce dernier faisait des suggestions, mais au final, c’est Levesque qui avait le dernier mot.

Dans une rencontre avec les lutteurs et les lutteuses avant Raw, Levesque avait justement confirmé que rien n’allait changer au niveau du fonctionnement de l’équipe créative.

Alors pourquoi est-ce que je l’aurais pensé autrement? Après tout, on sort d’un excellent WrestleMania, le premier sous la férule de Levesque. Pourquoi venir changer une formule gagnante?

Quand tu permets à Vince McMahon de mettre un pied dans la porte

Mais j’avais oublié une chose. Une chose primordiale. Je dis « oublié », mais peut-être que mon cerveau ne voulait juste pas y croire. Bref. Ce que je n’avais pas pris en considération, c’est que lorsque tu permets à Vince McMahon de mettre un pied dans la porte, vous pouvez être certains qu’il va finir par entrer et prendre le contrôle de votre maison.

En 1985, les dirigeants du Forum de Montréal avaient dit à McMahon qu’il devait s’entendre avec Lutte Internationale s’il voulait faire des événements au Forum. Les deux compagnies se sont entendues sur une série de spectacles conjoints. Six mois plus tard, McMahon avait sorti Lutte Internationale du Forum.

C’est un peu la même chose ici.

Peu de temps après que Vince ait été de retour sur le conseil d’administration, j’entendais des rumeurs comme quoi certains termes, bannis sous l’égide de Vince, mais permis avec Levesque, étaient bannis encore une fois. Les fameux mots interdits comme « lutte » et « fans ».

Vince venait de cogner à la porte.

Puis, il est venu en arrière-scène pour la première fois à Boston au début mars pour le retour de John Cena.

Vince venait de mettre un pied dans la porte.

Ensuite, on apprenait que Levesque le consultait sur certaines choses concernant les scénarios et WrestleMania. Puis, à WrestleMania, Vince était aussi en arrière-scène.

Vince venait de mettre un deuxième pied dans la porte

En entrevue, le fondateur et PDG d’Endeavor, Ari Emanuel, a confirmé qu’il ne voulait pas voir Vince McMahon partir de la compagnie. S’il y avait une chance que Vince quitte définitivement la compagnie, c’était par l’entremise d’une vente. Cet espoir est maintenant disparu.

Vince venait d’entrer dans la maison.

Lorsque Raw a débuté, Levesque et McMahon étaient tous les deux au « Gorilla position », l’endroit derrière les rideaux qui fait office de régie dans le monde de la lutte. Mais voilà que plus l’émission avançait, plus Vince prenait le contrôle de ce qui se passait. Au point que Levesque avait l’air misérable assis dans sa chaise.

Durant l’émission, des matchs et des segments ont changé. On annulait un segment, pour ensuite le remettre sur le script. Il pouvait donner des directives qui n’avaient aucun sens à la dernière minute.

C’était aussi désorganisé que ce l’était lorsque McMahon était responsable de l’équipe créative au printemps 2022, à la différence que Vince a les cheveux teints et qu’il porte une moustache douteuse. L’ambiance générale du vestiaire en a pris un coup lundi soir. Beaucoup de frustration de la part de beaucoup de personnes, qui sont tous et toutes impuissants devant cette situation.

Vince venait de prendre (ou reprendre) le contrôle de la maison.

Les doigts d’honneur de Brock!

Et si vous vous dites « ça c’est de la poutine interne, l’amateur lui ne verra pas de différence », vous vous trompez royalement.

Qui pensez-vous a décidé de tourner Brock Lesnar sur Cody Rhodes?

Brock Lesnar qui luttait contre Omos à WrestleMania. Brock Lesnar qui a dit tout juste avant WrestleMania qu’il ne savait pas combien de temps il allait continuer. Brock Lesnar qui était parti lorsqu’il avait appris que Vince McMahon avait été forcé à démissionner.

Regardez le manque de logique ici.

Roman Reigns et Paul Heyman disent à Cody Rhodes que s’il veut un match par équipe contre le champion et Solo Sikoa, il doit trouver un partenaire qui va accepter de ne plus avoir un match de championnat contre Roman tant et aussi longtemps que ce dernier sera champion.

Sans même demander à personne, Brock arrive. La foule jubile! Et pour vrai, c’était une très bonne idée. On ne veut plus revoir Brock contre Roman, mais dans ce contexte, c’était intéressant.

Mais avant même que le match n’ait pu commencer, Brock a attaqué Cody. Sans aucune raison. Et de façon si brutale qu’on pourrait croire que Cody a insulté la mère de Brock.

Cody n’a rien demandé là-dedans. C’est Brock qui s’est proposé. Alors, pourquoi se proposer pour ensuite l’attaquer? Pourquoi devenir un heel alors qu’il était apprécié comme babyface lors de ses présences sporadiques?

Le tout n’a aucun sens.

À la toute fin, Brock a regardé la caméra et a levé les deux majeurs.

Et c’est là que j’ai tout compris.

Par l’entremise de Brock, c’est Vince qui faisait un gros « f*** you » à tous ceux et celles qui avaient souhaité son départ et qui se s’étaient réjoui de son absence.

L’ère Vince McMahon est, malheureusement, de retour.

Un des pires Raw d’après WrestleMania

Si au moins le Raw d’après WrestleMania avait été bon. Si seulement ce qui est censé être le plus gros Raw de l’année avait livré la marchandise.

Mais non.

En fait, non seulement il n’a pas livré la marchandise, il a été aussi flat qu’une liqueur que tu as laissée trop longtemps sur le comptoir. C’était un autre Raw, sans plus.

Aucune personne n’est arrivée de NXT. La seule surprise a été Matt Riddle, qui reviendra sûrement très bientôt sous le nom de Riddle j’imagine, qui est revenu dans un segment avec le Miz, celui-là même qui a perdu contre Pat McAfee et Snoop Dog à WrestleMania.

En plus de plusieurs incongruités, presque tous les éléments positifs viennent avec un « mais ».

La promo de Triple H au début de l’émission? Très bonne, mais quand on sait ce qui se passe à l’interne, on se demande plus si ce n’était pas une façon pour Levesque de dire merci aux amateurs de l’avoir suivi dans les 10 derniers mois. Je ne sais pas combien de temps il va rester en place, dans ce rôle. Je ne serais pas surpris de le voir quitter tout comme l’a fait son épouse Stephanie McMahon.

Le segment qui a suivi avec Roman, Cody et Brock a bien été. Mais quand on sait comment le tout a fini, c’est un gros coup d’épée dans l’eau.

Les nouveaux champions par équipes Kevin Owens et Sami Zayn arrivent au grand plaisir de la foule. Ils lancent un défi ouvert, mais c’est une autre équipe babyface, les Street Profits, qui y répondent. Pourquoi? Pourquoi ne pas maximiser la popularité des nouveaux champions pour les envoyer contre des heels?

Seth Rollins fait une entrevue en coulisses comme quoi il veut célébrer sa victoire contre Logan Paul dans l’arène. Et au lieu de faire une bonne promo comme il peut le faire, il a laissé la foule chanter son thème, sans rien dire et est retourné en arrière. À la limite, ça a sonné arrogant, un peu à la Chris Jericho. Est-ce qu’on va le tourner heel lui aussi?

Omos qui bat Elias. Mais pourquoi? Omos, qui s’est fait détruire par Brock la veille, revient comme si de rien n’était pour battre Elias en moins de deux minutes. Ça sert à quoi? À part que les empreintes de Vince sont partout sur ce match.

Bobby Lashley veut affronter Bronson Reed, mais ce dernier ne peut pas ce soir. Lashley a donc battu Mustafa Ali en moins d’une minute.

Bianca Belair arrive au ring sous les applaudissements de la foule. Rhea Ripley vient l’interrompre. La foule réagit fort. Et là les deux se disent qu’un jour, elles vont s’affronter pour savoir qui est la meilleure. Ok. Cool. Je comprends l’idée, mais est-ce qu’on va vraiment livrer ce match? Pour unifier les titres peut-être? Un segment qui se tolère si on les compare aux autres précédents.

Et finalement, Morgan et Rodriguez battent Damage CTRL, sans Bayley. Sans Bayley et sans saveur.

N’ayons pas peur des mots, ce fut l’un des pires, sinon le pire Raw d’après WrestleMania, à tout le moins depuis qu’il y a une certaine anticipation pour cette soirée.

« Chiller » avec Bad Bunny!

Le seul segment qui a été réussi de a à z, le seul que je n’ai que du positif à dire, est celui de Bad Bunny.

Bon. Avant de parler de ce qui s’est passé, oui, j’étais assis deuxième rangée du parterre directement en arrière de Bad Bunny. J’étais aussi surpris que vous pour être honnête! Mais bon, oui, vous n’avez pas halluciné, c’est bien moi que vous avez vu à Raw!

Pour en revenir au segment, j’ai bien aimé l’interaction entre Dominik Mysterio et Bunny. D’ailleurs, ce dernier est vraiment dédié à la chose pour prendre un chokeslam de Damian Priest sur la table des annonceurs. On rappelle que le prochain PLE de la WWE aura lieu à Porto Rico, la terre natale de Benito Antonio Martínez Ocasio et qu’il y fort à parier que le chanteur retournera dans l’arène pour faire équipe avec Rey contre Dom et Priest. Jusqu’à présent, l’histoire est très bien racontée.

Des t-shirts populaires, WrestleCon et Mike Bailey

En terminant, voici quelques notes supplémentaires de ma fin de semaine à Los Angeles.

De ce que j’ai pu constater, les t-shirts de WrestleZaynia/KO Mania se sont vendus comme des petits pains chauds. À la super boutique de la WWE dimanche après-midi, il ne restait que des grandeurs moyennes. Au stade, certaines boutiques n’en avaient plus du tout. Et à l’aréna hier soir, plus aucun n’était en vente.

Même chose du côté des t-shirts de la LWO. On faisait la file à la super boutique pendant que le commis allait en chercher d’autres en arrière.

Je n’avais pas encore eu le temps de vous parler de WrestleCon, cette convention de lutteurs et d’anciens lutteurs à laquelle j’assiste chaque année.

Le week-end dernier, elle avait lieu au mythique hôtel Biltmore dans le centre-ville de Los Angeles. Construit dans les années 1920, c’était le plus grand hôtel à l’ouest de Chicago à son ouverture. Il a été l’hôte de huit remises des Oscars dans les années 1930 et 1940.

Comme à son habitude, on pouvait prendre des photos et autographes avec certaines des plus grandes légendes telles que Ric Flair, Bret Hart, Goldberg et plusieurs autres. Plusieurs talents d’AEW y étaient également. Si vous êtes amateurs de photos et d’autographes, c’est vraiment l’endroit à être la fin de semaine de Mania.

Pour moi, c’est plus une façon de renouer avec certaines personnes du milieu que je connais et que je ne vois pas souvent. J’ai pu saluer ou parler avec entre autres Britt Baker, Tessa Blanchard, Honky Tonk Man, Davey Boy Smith Jr, de même que les Québécois Mike Bailey, PCO et Evil Uno.

Parlant de Bailey, il a fini par lutter 10 fois en trois jours! Mes matchs préférés ont été ceux face à Vikingo, Tanahashi et en équipe avec MAO contre East/West Express.

Direction Philadelphie pour 2024

Ce texte conclut un autre séjour à WrestleMania. Beaucoup de travail, mais tellement plaisant à faire que ça ne semble pas être du travail.

Mais c’est sûr que lorsque la compagnie décide de vendre le lundi après WrestleMania, j’ai été un peu plus occupé qu’à l’habitude! Mais je ne me plains pas. J’aime parler de lutte et le dossier de la vente de la WWE en est un que j’ai suivi avec intérêt.

Après plus avoir écrit plus de 10 000 mots et avoir accordé près de 20 entrevues, j’ai déjà hâte à l’an prochain, alors que WrestleMania sera présenté à Philadelphie, une de mes villes américaines préférées.

Merci de m’avoir lu tout au long de ce périple et on se dit à l’année prochaine, c’est un rendez-vous!