Wimbledon: l’inspirant parcours d’Elina Svitolina, la maman ukrainienne, prend fin en demi-finale – TVA Sports
LONDRES | L’inspirante Ukrainienne Elina Svitolina, maman depuis neuf mois seulement, a craqué, jeudi en demi-finale de Wimbledon. Sur le central face à la Tchèque Marketa Vondrousa, puis en conférence de presse, quand il lui a été demandé si elle avait ressenti l’appui de le son peuple en guerre, tout au long de la quinzaine.
«C’est incroyable qu’ils m’aient supporté pendant tout ce temps. J’espère qu’ils continueront à le faire», a dit Svitolina, en laissant échapper les larmes qu’elle retenait depuis un moment devant les représentants des médias.
Un peu plus tôt, l’invitée des organisateurs, revenue au jeu depuis avril seulement après avoir donné naissance à une petite fille, a perdu 6-3 et 6-3 contre la Tchèque Marketa Vondrousova, 42e joueuse au monde, qui a du même coup atteint la deuxième finale de sa carrière dans un tournoi du Grand Chelem, après Roland-Garros en 2019.
Devant les lourdes frappes d’une adversaire au sommet de son art et malgré un soutien indéfectible de la foule sur le central au toit fermé, l’ancienne membre du top 3 n’a jamais pu montrer durant ce match la hargne ainsi que le désir de vaincre qui l’ont habitée tout au long de la quinzaine.
Si ce n’est de cette belle remontée en deuxième manche, durant laquelle Svitolina, alors largement menée 4-0, a recollé au pointage… avant de se faire briser à nouveau.
«J’ai essayé de me battre. Mais je peux pense que j’ai voulu trop en faire à 4-3 et que j’ai précipité mon jeu», a-t-elle regretté.
Une autre histoire à écrire
Et malgré l’incroyable histoire qui aurait pu s’écrire devant elle, Vondrousova semblait un peu moins s’en faire avec la pression du moment.
La joueuse de 24 ans avait son propre récit à écrire: celui d’une athlète dont la carrière a été marquée par de nombreuses blessures, dont cette opération à un poignet qui l’a forcée à rester six mois loin du circuit, l’an dernier, mais qui aspire toujours aux plus grands titres.
La Tchèque est d’ailleurs devenue la première joueuse dépourvue de l’une des étiquettes de favorite à atteindre la finale de Wimbledon depuis le début de l’ère Open, en 1968.
Quinzaine mouvementée
Devant les journalistes, Svitolina peinait pour sa part à dire si, oui ou non, cette quinzaine mouvementée et la pression qu’elle se mettait sur les épaules pour donner un peu de bonheur à ses compatriotes en guerre avaient fini par avoir raison de son jeu.
Dans les derniers jours, la maman de la petite Skaï – née de son union avec le Français Gaël Monfils, aussi un joueur de tennis – a battu la numéro 1 mondiale, la Polonaise Iga Swiatek, en quarts de finale.
Elle s’est également retrouvée sous le feu des projecteurs quand son adversaire en ronde des 16, la Biélorussienne Victoria Azarenka, est sortie du terrain sous les huées du public anglais, car il n’y avait pas eu de salutations au filet.
«Beaucoup de responsabilité»
Une décision que Svitolina, 28 ans, a prise et maintenue depuis un moment, elle qui se voit très mal féliciter une rivale originaire de Russie ou du Bélarus, alors que des Ukrainiens combattent des soldats de ces deux pays au front.
«Bien sûr, c’est une grande source de motivation [de jouer pour l’Ukraine], mais c’est aussi beaucoup de responsabilité, beaucoup de tension, a-t-elle fini par concéder. J’ai tenté de concilier ça du mieux que je le pouvais.»
«Mais je ne veux pas me servir de ça comme d’une excuse pour expliquer ma défaite. Ça demeure une source de motivation, a poursuivi Svitolina. J’espère seulement que les Ukrainiens continueront à me supporter. Tout ça fut vraiment incroyable. J’espère avoir une autre chance.»