WrestleMania 39: un moment de pure fierté pour Kevin Owens
Le lutteur québécois Kevin Owens se prépare de nouveau à jouer les grands rôles lors du prochain gala WrestleMania de la WWE, qui aura lieu ce weekend à Los Angeles, et c’est aux côtés de son compatriote, collaborateur et ami de longue date, Sami Zayn, qu’il aura l’occasion de faire vibrer les amateurs d’ici et d’ailleurs.
En fait, le sentiment qui anime en premier lieu le matamore de Marieville, à l’approche de l’événement, c’est la fierté. Pour lui, certes, mais aussi pour Zayn et les Usos, qui partageront l’arène avec lui dans l’un des combats (le titre par équipes) les plus importants du spectacle qui s’étendra sur deux jours, samedi et dimanche.
«La dernière année à la WWE, il n’y a personne qui peut se regarder dans le miroir et se dire honnêtement que c’était lui ou elle le “MVP”, et pas Sami, a expliqué Owens dans une longue entrevue, vendredi, à “JiC”. Sami a montré à tout le monde ce que moi, je sais depuis 20 ans. C’est le meilleur. Il n’y a personne qui l’accote.»
«Les Usos, c’est la même chose, a-t-il poursuivi. Des gars qui, à mon avis, ont tellement été sous-estimés longtemps, et maintenant ils ont le rôle et le “spotlight” qu’ils méritent. Moi, je suis avec ces trois gars-là dans le ring et je me sens juste chanceux d’être là. Je suis à la bonne place au bon moment.»
«De pouvoir être dans le ring avec eux, avec l’histoire qu’ils ont construite au cours des derniers mois, c’est trippant et un sentiment de fierté», a-t-il ensuite résumé.
Une formule gagnante
Owens apprécie la nouvelle formule des deux galas, en place à WrestleMania depuis 2020.
«Ce qui est le “fun” quand on fait les shows samedi et dimanche, c’est que les deux galas sont quasiment en compétition entre eux», a-t-il observé.
«L’année passée, j’ai l’air biaisé un peu parce que c’était mon combat, mais à mon humble avis, si tu compares la finale de samedi (Owens contre Stone Cold Steve Austin) à celle de dimanche, il y en a une pas mal supérieure, a-t-il également indiqué, sourire en coin. Mais si tu regardes les galas, celui de dimanche avait le combat de Sami et Johnny Knoxville, qui était époustouflant.»
Bref, Owens veut que la carte à laquelle il va participer, samedi, soit meilleure que l’autre. Et il y a de très bonnes chances que le gala de cette année soit de nouveau mémorable pour les amateurs québécois.
«Il y a une chose que j’ai apprise au fil des années à la WWE, c’est qu’il n’y a vraiment rien de concret jusqu’au moment où t’es dans le ring, a-t-il expliqué. Ça peut toujours changer. Mais si la tendance se maintient, je pense qu’il y a beaucoup de monde chez nous qui va être bien content.»
«Moi et Sami, samedi soir, on donne tout ce qu’on a pour vous autres.»
WrestleMania 11, l’étincelle
Le gala WrestleMania, l’un des cinq plus importants de l’année dans la WWE, voire le plus gros, est lourd de signification pour Owens. Parce que c’est grâce à cet événement qu’il est tombé en amour avec la lutte, par le biais d’une vidéocassette louée à Marieville alors qu’il était à l’aube de l’adolescence.
«WrestleMania 11. C’était mon père, s’est-il souvenu. Ça devait être un samedi, j’imagine, on n’avait pas grand-chose à faire et on était allé se louer un film. Il regardait tous les films à louer et se disait “je les ai tous vus, on va faire différent”.»
«Dans les étagères du milieu, il y avait les cassettes de lutte, a-t-il poursuivi. Il s’est reviré de bord et il a “pogné” WrestleMania 11. Moi, j’étais comme intéressé, mais pas tant que ça. Il a commencé à regarder, je n’étais pas assis avec lui au début, mais quand je suis passé dans le salon et que j’ai vu le début du show, avec les lumières et tout, et à l’époque ce n’était rien comme c’est aujourd’hui, la foule était électrifiée, prête pour le show.»
«Quand la musique est partie et que les premiers lutteurs sont sortis, je me suis assis sur le divan et je n’ai pas décroché. Ça fait quasiment 30 ans et je n’ai pas encore décroché», a-t-il admis.
Impressionné d’abord par les prouesses de Shawn Michaels, Owens est devenu un maniaque de lutte et, mieux encore, ses parents l’ont beaucoup soutenu là-dedans.
«Ils ont cultivé mon intérêt dès le début, quand j’avais 11 ans, a-t-il raconté. Ils étaient derrière moi. À 14 ans, ma mère cherchait des écoles de lutte.»
À l’époque, la lutte connaissait un certain creux de vague au Québec, en termes de popularité, après avoir été un immense succès dans les décennies précédentes.
«Au secondaire, tout le monde savait que j’écoutais la lutte et que j’étais un mordu, et je me faisais niaiser à tour de bras, a expliqué Owens. Jusqu’à ce que je commence à lutter. Après ça, il y a du monde du secondaire qui sont venus me voir à des shows à Verdun ou à Montréal.»
Après avoir gagné le respect de ceux qui se moquaient de lui, Owens a poursuivi son chemin encore bien plus loin. Et en même temps, la lutte a connu un regain de vie chez nous.
«Dans la dernière décennie, la lutte, c’est devenu quelque chose d’autre, ce n’est plus quelque chose que les gens regardent en secret», a-t-il expliqué.
Et on en revient à la fierté.
«Ça a coïncidé un peu avec notre arrivée, à moi et Sami, en WWE, a-t-il analysé. C’est le “fun” de voir qu’on a peut-être joué un rôle là-dedans. Il y a quelque chose… à Montréal et au Québec en tant que tel, c’est vraiment incroyable. Quand on fait nos galas là-bas, de voir l’engouement et la fierté qu’on a, les foules sont malades et tout le monde qui sort du ring vient nous dire la même chose, ils viennent nous chercher parce qu’ils savent qu’on est chez nous, pour dire “hey, la foule est malade”. Oui, c’est ça, Montréal.»
«Il y a vraiment un sentiment de fierté là-dedans», a-t-il conclu.